<< Retour aux articles
Image

Réédition du supplément au numéro 2016 de La Semaine sociale Lamy !

Social - Informations professionnelles
12/12/2022
La Semaine sociale Lamy réédite son supplément au numéro 2016 du 10 octobre 2022 : « Travailler avec et après un cancer ».
Les bénéfices des ventes seront reversés à la lutte contre le cancer.

Ce fut longtemps un sujet tabou. Ne rien dire sur sa maladie, poursuivre sa carrière vaille que vaille lorsque c'est possible.

Aujourd'hui, il semble que la parole se libère dans l'intérêt bien compris des salariés concernés et des entreprises. La Semaine sociale Lamy y prend sa part.

Quelques chiffres d'abord : selon l'étude Vican 5 (INCa/Inserm « La vie cinq ans après un cancer ») de 2018 :

  • chaque année, près de 400 000 personnes apprennent qu'elles ont un cancer, et parmi elles, 160 000 sont en emploi au moment du diagnostic ;
  • une personne en activité sur cinq lors du diagnostic ne l'est plus cinq ans après ;
  • 12 % des salariés ont subi un rejet ou des discriminations liés à leur cancer.

L'enjeu du maintien en emploi est essentiel. En février 2019, la Haute autorité de santé précisait qu'il existe une corrélation positive entre l'espérance de vie en santé cinq ans après un cancer et le maintien dans l'emploi. (« Santé et maintien en emploi : prévention de la désinsertion professionnelle », HAS, févr. 2019). Mais comment faire concrètement dans les entreprises ? C'est l'objet de ce supplément, réalisé dans la continuité du colloque « Travail et cancers » co-organisé par l'AFDT et le Giscop les 9 et 10 juin 2022.

AMÉLIORER L'EXISTANT

Des outils existent : le temps partiel thérapeutique, la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), le télétravail, l'invalidité, l'indemnité temporaire d'inaptitude... Dans le cadre de son club des entreprises, l'institut national du cancer a élaboré une Charte « Cancer et emploi » avec l'ANDRH et l'Anact et propose 11 engagements pour améliorer l'accompagnement des salariés touchés par le cancer et promouvoir la santé. Le Préambule rappelle qu'« il ne faut pas négliger les effets indésirables de la maladie et des traitements sur l'organisation du travail. Fatigue, douleurs, troubles de la concentration et du sommeil sont autant de facteurs qui peuvent compliquer le maintien et le retour à la vie professionnelle et dont l'entreprise doit tenir compte ». 60 entreprises sont signataires de cette Charte. L'entreprise doit être flexible. Le travail peut être interrompu à tout moment, les horaires sont « en confiance », le poste aménageable et les objectifs révisables.

Dans cette logique, d'autres initiatives existent et font l'objet de ce supplément.

• En 2017, Hélène Bonnet a créé le programme « Cancer & Travail : agir ensemble » piloté par le département Responsabilité sociale de l'entreprise SanofiFrance. Elle nous détaille sa propre expérience du retour au travail après un cancer et son engagement dans la problématique du maintien en emploi. Sur chacun des sites de Sanofi, elle a mis en place des espaces de discussion et de solidarité (les « antennes ») où se retrouvent les parties prenantes. Le programme combine l'expérience vécue de collaborateurs concernés (patients, aidants, managers) et les expertises métiers (médecin du travail, assistante sociale, RH). Les antennes en réseau rassemblent 150 membres appelés « antennistes » formés à une écoute active, le counseling (voir page 7).

• Pascale Levet est Professeure associée à l'IAE, Université Lyon 3 ; elle est aussi déléguée générale du « Le Nouvel Institut ». À ce titre, elle dirige le projet « Travail et cancer du sein dans les entreprises » qui mobilise des entreprises, les pouvoirs publics, les syndicats et les chercheurs et réinterroge les pratiques existantes et tente d'autres façons de faire. Cette démarche d'innovation ouverte expérimente la conception et le déploiement d'un module de reprise pour outiller le parcours « Travail et cancer » (voir page 11). Bonne lecture !

Source : Actualités du droit